Chers collègues de l’Union des Syndicats de Monaco,
De la part du PAME, membre de la FSM, représentant le mouvement syndical de classe de Grèce, nous voudrions saluer votre 34ème Congrès.
Malheureusement, il n’a pas été possible pour nous d’assister à votre Congrès, puisque nous sommes dans une période des développements importants en Grèce et en phase de mobilisations.
Nous savons que le processus d’un Congrès est très important pour une organisation syndicale. Notamment pour ces forces au sein du mouvement syndical qui se soucient et qui s’inquiètent des développements et de la dégradation de la vie et des conditions de travail de la classe ouvrière dans toute l’Europe.
Nous, les travailleurs de Grèce, nous vivons la contradiction de ne pas être en mesure de satisfaire les besoins élémentaires de nos familles. Le chômage est énorme, dépassant le 50 % parmi les jeunes alors que les relations de travail en temps partiel, même de quelques semaines, sont la règle. Les conventions collectives ont été supprimées et les salaires ont été réduits de 50 % ces dernières années. Dans le même temps, les gouvernements et l’UE attaquent le droit des travailleurs à l’organisation et à l’action syndicale, ainsi que leur droit de faire grève. Tout cela pour assurer les profits des groupes d’entreprises.
Dans cette situation compliquée s’ajoute l’aggravation continue des antagonismes impérialistes et les conflits entre monopoles et forces impérialistes, de l’OTAN, de l’UE, des États-Unis, la Russie et la Chine etc. pour mettre la main sur les marchés, les sources d’énergie et leurs routes d’acheminement. Les victimes de ces antagonismes sont les peuples avec la destruction des pays entiers, les meurtres de milliers de gens et les millions de réfugiés. Dans ces conditions, le système nourrit à nouveau le serpent noir du fascisme et du racisme. Il prépare l’escalade de la répression face au mouvement ouvrier et populaire. Or, nous ne considérons pas que cette situation est une voie à sens unique.
Nous savons bien que la situation actuelle dans le mouvement syndical en Europe est négative parce qu’au lieu de la combativité, l’action et la lutte des classes, c’est la bureaucratie, la corruption et la collaboration des classes qui y règnent. Dans de nombreux cas, les syndicats ont été transformés en des mécanismes des grands groupes pour la soumission des travailleurs. La CES, qui est e bras longue de la Commission dans le mouvement syndical, en est largement responsable en Europe. La CES est un syndicat juste de nom. Ces forces veulent des syndicats qui s’aligneront derrière les patrons et les gouvernements servant les groupes d’entreprises.
Ainsi, de diverses forces en Grèce ont soutenu le gouvernement de SYRIZA, qui d’un côté, se réclame de gauche et de l’autre côté, est en gouvernement avec un parti raciste et nationaliste. Il s’agit d’un gouvernement qui félicite Trump et finance l’OTAN avec des milliards en même temps qu’il ferme des hôpitaux et des écoles en Grèce. Il parle de démocratie et d’une « croissance équitable » en même temps qu’il envoie les CRS pour attaquer des ouvriers et qui arrête des syndicalistes et des salariés en lutte.
Cependant, les ouvriers grecs, nous avons à présent une expérience considérable. Nous savons que les travailleurs en Europe, nous avons besoin d’un autre mouvement. Nous avons besoin des syndicats qui mettront en avant les besoins contemporains de la classe ouvrière et qui s’occuperont de l’ensemble de la vie des travailleurs et de leurs familles. Des syndicats qui mettront des obstacles aux politiques suivies contre les ouvriers, qui bloqueront des mesures et qui prépareront le terrain pour la contre-offensive de la classe ouvrière.
Sur cette ligne, les syndicats de classe en Grèce ont mené le combat pendant des années contre les mesures anti-ouvrières et les Memoranda. Si on n’a pas réussi à faire arrêter l’ensemble de l’attaque contre les ouvriers, notre lutte a mis des obstacles aux mesures. Nous avons fait retarder leurs plans, nous avons protégé certaines conquêtes et, aujourd’hui, nous menons le combat pour la récupération des pertes que nous avons subies et pour des Conventions Collectives avec des augmentations dans les salaires.
Par ailleurs, les développements avec l’attaque des multinationales aux salariés sont révélateurs, comme par exemple le cas de CARREFOUR, qui envisage des milliers de licenciements dans de différents pays pour assurer ses profits. La riposte combative des salariés avec leurs mobilisations de ces derniers jours est un pas important.
Sur cette orientation, nous pensons que le contact, l’échange d’expérience et d’opinions, ainsi que le développent de la solidarité internationaliste de classe entre les syndicats d’Europe contre l’adversaire commun qui sont les monopoles et l’impérialisme, sont très importants. C’est avec cette ligne que nous luttons pour que les syndicats de classe, militants d’Europe se retrouvent et pour le renforcement de la Fédération Syndicale Mondiale.
Nous sommes optimistes que malgré les difficultés et les obstacles, les travailleurs, nous qui produisons la richesse, nous avons raison et nous vaincrons.
Avec ces mots, nous vous souhaitons tout succès à votre Congrès et nous espérons d’avoir bientôt l’occasion de se rencontrer et de renforcer les relations entre nos syndicats.
Vive la solidarité des ouvriers !
Vive la classe ouvrière mondiale !
Grèce, Athènes, Avril 2018
PAME-Front Militant de Tous les Travailleurs