Camarades, nous accueillons à notre tour, au nom du PAME de Grèce, notre congrès. Un congrès qui, nous le croyons, peut donner un nouvel élan aux luttes de la classe ouvrière, au développement de la solidarité internationaliste et au travail particulier des syndicats sur les problèmes de la jeunesse.
Nous remercions tout particulièrement nos camarades de Marseille pour leur hospitalité, mais aussi la FSM pour sa solidarité inébranlable avec les luttes des travailleurs grecs. Nous nous sentons honorés d’être avec des camarades qui ont mené de grandes luttes dans leurs pays. Comme ici en France, où leurs magnifiques grèves ont été une lueur d’optimisme, un exemple dans notre pays, la preuve qu’avec la lutte des classes, tout peut changer, rien n’est figé.
Nous puisons notre force dans les grandes luttes des travailleurs et des jeunes du monde entier, comme les grèves en Allemagne, aux États-Unis, en Espagne, en Grande-Bretagne, etc. pour des augmentations de salaires et des conventions collectives. La vague mondiale de mobilisations impliquant des jeunes, des étudiants, des élèves en solidarité avec le peuple de Palestine contre l’État meurtrier d’Israël nous rend très optimistes.
Nous gagnons en force lorsque la classe ouvrière voit et agit en fonction de ce qui unit les peuples et non en fonction de ce que l’on essaie de nous faire croire et qui nous divise. C’est pourquoi, avec la solidarité internationaliste comme principe fondamental, les syndicats grecs ont été dès le début aux côtés des peuples turcs et syriens après les tremblements de terre dévastateurs de 2023, avec la collecte de produits de première nécessité, les dons de sang volontaires, etc.
Nous étions aux côtés des travailleurs français, en envoyant des délégations de soutien à leur lutte. Nous avons agi quotidiennement et fermement contre tous les plans impérialistes, en mettant en pratique la revendication de tous les peuples : « Libérez la Palestine ! ». En Grèce, nous avons organisé des centaines de rassemblements et de manifestations contre l’État meurtrier d’Israël. Mais aussi récemment les dockers de Cosco, qui ont refusé de charger un navire d’armes à destination d’Israël. Et ils ont réussi ! Ils ont mis un terme aux plans de guerre.
Camarades, nous venons ici de Grèce pour échanger nos expériences suite à une série de grandes batailles de grève qui ont culminé avec la grève générale massive et réussie du 20 novembre et le congrès du PAME, auquel ont participé cette année plus de 600 syndicats et 2000 syndicalistes, contre 530 syndicats et 1200 délégués il y a deux ans. Nous continuons avec plus de force à organiser la lutte, à rallier encore plus de travailleurs dans les syndicats et à en construire de nouveaux.
Nous savons que les corrélations restent négatives pour la classe ouvrière au niveau international. Mais nous ne disons pas cela avec fatalisme, mais comme une condition qui augmente les exigences d’organisation de la lutte, dans notre pays et à l’échelle internationale. Car nous voyons qu’à côté des difficultés et des obstacles, de nouvelles possibilités émergent. Nous voyons de nouvelles forces, de nouveaux syndicats, de nouveaux syndicalistes se manifester et nous donner une nouvelle force pour renverser cette corrélation.
La façon dont les jeunes s’opposent à la guerre impérialiste en est un exemple. Aujourd’hui, alors que les jeunes de toute la planète sont confrontés à l’intensification des antagonismes impérialistes entre les États-Unis, l’OTAN et l’UE d’une part, et la Chine et la Russie d’autre part, nous voyons les antagonismes entre la Chine et la Russie s’intensifier. Aujourd’hui, nous voyons ces antagonismes s’exprimer par des guerres sur le territoire de l’Ukraine, de la Palestine, du Liban, du Yémen, du Moyen-Orient dans son ensemble et ailleurs, des développements qui suscitent la peur et l’anxiété pour notre avenir à tous.
Aujourd’hui, nous voulons vous dire qu’en Grèce, de nombreux jeunes travailleurs qui effectuent leur service militaire dans l’armée, participent avec leurs uniformes militaires aux rassemblements et déclarent leur opposition à la guerre impérialiste, pour arrêter la participation de la Grèce de quelque manière que ce soit, en criant avec le peuple: LIBERTE A LA PALESTINE! En fait, pour cette prise de position, ils sont punis par le gouvernement avec des peines de prison!
Face à la répression et à l’intimidation, nous répondons par une énorme vague de solidarité de centaines d’organisations en soutien à ces jeunes soldats, contre les guerres des impérialistes.
Tous les jeunes, sans comprendre pourquoi, sentent que les choses deviennent de plus en plus difficiles. Augmentation du coût de la vie, gel des salaires, atteinte aux droits. Divers signes émanant des grandes puissances capitalistes indiquent que nous sommes confrontés à une nouvelle crise du système capitaliste. Les capitalistes lanceront alors une nouvelle attaque contre les travailleurs. Pour notre part, nous devons préparer les syndicats et la classe ouvrière en général à faire face à toute éventualité, avec des structures organisationnelles fortes et des directions militantes contre la bourgeoisie et ses mécanismes dans tous les pays.
Dans mon pays, en Grèce, une telle évolution s’est manifestée lorsque les chemins de fer d’État ont commis des crimes dans la région de Tempe. En particulier, après que le gouvernement ait privatisé les chemins de fer, réduit le personnel et les mesures de sécurité. C’est ainsi que deux trains sont entrés en collision, provoquant la mort de 57 personnes, pour la plupart de jeunes étudiants. Cet événement a déclenché une énorme lutte de plusieurs semaines, avec la participation de millions de personnes aux grèves et aux mobilisations qui ont été organisées. La participation massive des jeunes, des étudiants et des élèves, en coordination avec les syndicats de classe et leurs revendications, a revêtu une importance particulière. Les revendications concernant la protection de la santé et de la sécurité sur les lieux de travail, la sécurité des chemins de fer, les enfants et la santé publique, les augmentations de salaire sous le slogan «Leurs profits ou nos vies» ont été unies !
Malheureusement, nous devons noter que dans cette immense lutte, il y avait aussi des forces qui ont mis des obstacles sur le chemin. En particulier, les membres de la CSI en Grèce, la GSEE, ont appelé à la grève, essayant de soutenir le gouvernement et les monopoles du secteur. Ce n’est évidemment pas surprenant car ce sont ces mêmes forces qui divisent les travailleurs, refusant d’inscrire les jeunes dans les syndicats, sous prétexte qu’ils travaillent avec des contrats à durée déterminée ou par l’intermédiaire de sous-traitants, qu’ils ont eux-mêmes signés et légalisés, de sorte que les jeunes travailleurs ne sont pas organisés et sont faibles face aux employeurs.
Contre cette orientation, les syndicats de classe en Grèce ont lutté pour l’unité de classe et l’organisation de la classe ouvrière, contre les divisions, indépendamment de la nationalité, de la race, de la couleur, du sexe, de la religion ou de l’âge. Nous étions présents là où la jeunesse travaille, vit et étudie. Nous avons soutenu les grandes luttes des étudiants et des élèves pour une éducation publique gratuite. Nous nous sommes battus ensemble, travailleurs et étudiants, pour empêcher l’imposition de la police dans les universités et nous avons réussi Dans les grandes luttes menées sous le slogan «leurs profits ou nos vies», les étudiants ont revendiqué avec les travailleurs, et c’est ainsi que des milliers de jeunes ont rejoint les syndicats. Mais aussi au sein du mouvement étudiant, nous avons gagné aux élections étudiantes plus de 50% des syndicats étudiants pour se rallier au PAME et aux forces militantes !
Chers camarades, les jeunes travailleurs ont deux voies devant eux.D’une part, la route cultivée par les médias, les influenceurs, les gouvernements, les employeurs et leurs serviteurs dans le mouvement syndical.La voie de l’apathie, de l’inaction, de l’individualisme, de la brutalité d’un système de guerres, de pauvreté, d’exploitation.
D’un autre côté, il y a la route difficile mais magnifique de la lutte collective, de la solidarité, de la revendication organisée contre le courant dominant.Notre voie qui ressemble au petit Palestinien avec la fronde contre le char israélien.L’adversaire semble fort mais n’est pas invincible.Nous sommes nombreux, nous produisons la richesse, nous avons le pouvoir et nous pouvons les renverser!Nous puisons notre force dans les grandes luttes de notre temps et nous déclarons: les peuples n’ont pas encore dit leur dernier mot!
Nous continuons notre lutte jusqu’à l’abolition de l’exploitation de l’homme par l’homme, pour la création d’une société dans laquelle le travailleur sera propriétaire des richesses qu’il produit!Pour la paix réelle des peuples!
Vive la classe ouvrière de France!
Vive l’internationalisme prolétarien!
LIBRE PALESTINE!