Congrès PAME 2024
Rencontre internationale
Contre le système de guerres, de pauvreté et d’exploitation
Nous résistons par l’organisation, la solidarité et les luttes de classe
Chers camarades
Nous voussouhaitons à nouveau la bienvenue au Congrès national du PAME et à la réunion que nous tenons avec les délégations internationales a fin d’avoir l’occasion de discuter, d’échanger des idées et des expériences sur les luttes que le mouvement ouvrier développe dans nos pays et au niveau international et d’utiliser votre présence pour renforcer les actions et les initiatives communes des syndicats militants.
Mais avant tout, nous voulonsremerciervos organisations et vouspersonnellement pour la solidaritéconstante que vousavezexprimée au fil des ans à l’égard des luttes des travailleurs de Grèce et du PAME. Une solidarité qui est à nouveau scellée par votreprésenceiciaujourd’hui. En particulier, la Fédération syndicale mondiale, qui, toutescesannées, s’est tenue aux côtés des travailleursgrecs de toutes les manières possibles, à côté de chaquelutte, petite ougrande, pour exprimer les principes fondamentaux du mouvementouvrier, l’internationalismeprolétarien et la solidarité. Nous voudrions profiter de cette occasion pour remercier les nombreuxautressyndicats qui ontenvoyé des messages de salutations, les syndicats et les syndicalistes que nous aurions voulu voirparmi nous aujourd’hui, mais que le peu de temps et les contraintesfinancièresn’ont pas permis de voir.
Il estparticulièrement important de souligner le soutienferme et la solidarité des syndicats militants envers les peuples de Palestine et du Liban contre le génocideperpétré par l’Étatmeurtrierd’Israël. Un crime perpétré avec le soutien des États-Unis, de l’OTAN et de l’UE, ainsi que des gouvernements bourgeois de notre pays et de bien d’autres. Face à ce crime, la masse, le militantisme et la diversité des grands mouvementspopulaires, ouvriers et de jeunesse de solidarité avec la Palestine nous donnent force et optimisme. Des mobilisations qui se poursuivent face à la répressionétatique, face à la propagande et à la persécution – même de militants juifs – sous la prétendue accusation d’antisémitisme, ou, comme notre camarade Jean Paul, iciprésent, sous l’accusation d’ « invocation du terrorisme ».
Cherscamarades, notre discussion sur le thème « Contre le système des guerres, de la pauvreté et de l’exploitation, nous RESISTONS avec Organisation, Solidarité, Luttes de classe » nous sembleexprimer la position commune des travailleurs du monde entier qui, cesdernièresannées, surtout après la pandémie, ontsubiuneattaque de plus en plus forte de la part du systèmebarbare. Face à cetteattaque, qui a eu des conséquencesénormes pour des millions de personnes dans le monde, le pouvoir de la classeouvrièreorganisée et militantes’est à nouveau manifesté, mais avec plus de force et plus de bruit qu’aucours des décenniesprécédentes.
Les grandes mobilisations populaires de cesdernièresannéesontconfirmé que les choses ne sont pas statiques, que les travailleursont le pouvoir. La grande vague de grèvesen France y a contribué de manière significative, avec d’énormes mobilisations même dans des régions qui n’avaient pas bougédepuismai1968 ! Il y a eu des grèvesimpliquant des millions de travailleurs, dans de nombreuxsecteurs, avec une longue durée, unediversité de lutte, une organisation à partir de la base. Cescaractéristiquesontinspiré aux travailleurs de toute l’Europe un optimisme de classe quant au pouvoir de la classeouvrière.
Conséquencedirecte des grandes mobilisations en France, de grandes mobilisations onteu lieu dans de nombreux pays au cours des moissuivants pour obtenir des conventions collectives, des augmentations de salaires et de pensions, un renforcement des revenus des travailleurs face à l’augmentation du coût de la vie.
En Allemagne, les travailleursont « black-outé » les transports, l’éducation, les hôpitaux, les secteurs publics. Selon les médias, il s’agit des plus grandesgrèvesdepuis des décennies.
En Grande-Bretagne, dans un certainnombred’industries, les chemins de fer, les hôpitaux, l’éducation, le secteur public et de nombreusesautresentreprises et grands lieux de travail.
En Espagne, les travailleurs des services de santé de Madrid ontchoquél’Espagne par leursimmenses mobilisations
Les enseignants au Portugal, les dockers enFinlande, les travailleurs de la santé aux Pays-Bas, les travailleurs du commerce en Belgique et des centaines de milliersd’autrestravailleurs de divers secteurs dans de nombreux pays ontégalementmontré par leursluttes que la lutte des classes reste au cœur des développementssociaux.
Nous notonségalement les grandes mobilisations des agriculteurs pauvres dans de nombreux pays européens, qui se sontétenduesjusqu’au Parlement européen à Bruxelles.
Même aux États-Unis, nous avonsassisté à uneénorme vague de grèves, avec des variations et de nombreuses questions à étudier et, bien sûr, à critiquer, surtout ence qui concerne le rôle des directions syndicales, maismêmelà, nous avonseu de très grandesgrèves dans les ports, dans les industries automobiles, dans les hôtels, chez les acteurs, les scénaristes, etc.
Dans le même temps, nous avonsassisté à des développements plus intenses et à des actions de masse, avec des soulèvements dans des pays comme le Kazakhstan, le Sri Lanka, dans des pays d’Afrique, d’Asie, etc. Bien sûr, je ne répète pas les mobilisations qui se sontdéveloppéesenGrèce et qui ontétémentionnéesendétail dans l’introduction au Congrès de ce matin.
Cesgrandesluttesouvrières et populairesprouventunefois de plus que les conditions peuventêtrecréées pour un réveilsoudain des masses populaires et une montée rapide du mouvementouvrier et populaire. Les mécanismes du systèmevoient la même chose, avec un récent rapport du Fonds monétaire international, qui note une« résistancesocialecroissante » aux « réformesstructurelles » dans le monde entier et soulignequ’il faut faire beaucoup plus qu’hier pour que la bourgeoisie puisse faire participer les travailleurs à ses plans, qui comprennent un passage décisif à l’économie de guerre, à la « transition verte » et à la « transition numérique ».
Cette évaluationva de pair avec la forte inquiétude du FMI, typiquementexprimée dans la phrase « Préparez-vous à des temps incertains » dans son rapport économiqueannuel, notant que « la croissancemondialedevraitrester stable maisinsatisfaisante », et abaissant encore sesprévisions pour la zone euro, la Chine et le Japon.
Cesdéveloppementsvont de pair avec le passage des organisations capitalistes à l’économie de guerre, ce qui expliquequ’enjuin 2024, la Commission européennedemande des investissementssupplémentairesen matière de défensed’environ 500 milliards d’euros au cours de la prochainedécennie ».
Il recommandeégalementd’augmenter les achatsd’équipementsmilitairesencoopération, ainsi que de favoriser les groupesd’entrepriseseuropéens par rapport à leursconcurrents – principalementaméricains – alorsmême que, commel’indique le rapport, leur chiffre d’affaires annueldépassait déjà 135 milliards d’eurosen2022 ! Pour gonfler encore ces profits, le rapport soulignequ’il faut augmenter la demandeglobale, qui est d’un tiers de celle des États-Unis.
C’est dans cecontexte que les efforts des monopoles, des organisations impérialistes, etc. pour contrôler et empêcher les réactions des travailleurs, voire les exploiter dans le sens d’un soutien aux objectifs des monopoles, ou pour les rallier aux guerresimpérialistes, s’intensifient.
En Europe, la tentative d’interférer dans l’orientation des syndicats pour qu’ilsdeviennent dans de nombreuxcas un mécanisme de soutienenfaveur des forces dites « progressistes »/sociales-démocrates a laissé derrière elle tout prétexte, la CES ayant fait des proclamations enfaveur de ces forces politiques lors des électionseuropéennes. Et ce, même de la part des mêmes forces qui parlent de syndicats « indépendants ».
De même, aux États-Unis, les grandesfédérationssyndicales, qui ontdepuis des annéesabandonné tout lien avec la classeouvrière, ontététransforméesenmécanismes de soutien à Harris pour « empêcher Trump d’entrer ». Cet effort a été soutenu par la CSI et ses organisations de branche, avec la déclaration de la secrétairegénéraled’UNIselonlaquelle « Biden a été le président le plus pro-syndical des États-Unis ! » Elle a mêmeosé faire cettedéclaration sur le sang des enfants de Palestine, dontl’administration Biden finance le génocide – sauf que c’estlui-même qui avaitinterdit la grève des trains par décretprésidentiel….
Les mêmes forces prêtentserment de fidélité aux impérialistes, mêmes’ilscommettent un génocide. En particulier, l’organisationisraélienne HISTADRUT a lancéunecampagne de pression sur les syndicats qui n’expriment pas ouvertementleursoutien à Israël, dénonçant « l’antisémitisme ». Ainsi, alors que le présidentd’HISTADRUT se faisaitphotographieren train de signer des bombes pour Gaza, il recevait au même moment une « visite de solidarité » du nouveau secrétairegénéral de la CSI. En d’autrestermes, l’anciensecrétairegénéral de la CSI étaitfinancé par le Qatar pour ne pas dénoncerl’assassinat de milliers de travailleurs dans le cadre des projets de la Coupe du monde, tandis que le nouveau secrétairegénéralfélicitait le génocide de 40 000 Palestiniens.
Ces « syndicats » qui n’appellent pas à la mobilisation et à la luttelorsque les salaires et les droits des travailleurssontréduits, lorsque des licenciementssonteffectuésoulorsque des personnesmeurent de la pandémie, sont les mêmessyndicats qui considèrent les travailleurs, le peuple, comme un simple électeur, pour maintenirou changer les gouvernementsselon les plans de la bourgeoisie.
Cette hypocrisie, avec le soutien des forces prétendument « progressistes » qui font la promotion de politiques anti-ouvrières, soutiennent les guerresimpérialistes, le génocideen Palestine, font l’éloge de l’UE, laissent les masses laborieusesexposées à la fausserhétorique « anti-système » et « anti-UE » des formations d’extrême-droite et nationalistes.
Pour nous, il estclair que la montée des forces d’extrême droite et fascistes ne peutêtrecontrée par les forces qui servent la rentabilité de quelques-uns, ensacrifiant la vie du plus grand nombre.
Il n’est pas progressiste de souteniroumême de tolérer un génocide.
Il n’est pas progressisted’assassiner des centaines de réfugiés et de migrants par l’UE et les gouvernementslocaux.
Il n’est pas progressiste de noyer les habitants de Valence parce que l’UEconsidère les projets de protection contre les catastrophes naturellescomme un coût.
Nous sommes au bord d’une nouvelle crise capitaliste, dont les conséquencesserontunefois de plus supportées par les citoyens. Dans le même temps, il existe un risqueréel de guerresgénéralisées, d’un conflit plus large dans le cadre de l’escalade des antagonismesimpérialistes.
Sur cette base, il estobjectivementprévisible que tous les gouvernements bourgeois, quelle que soitleurétiquette, intensifierontleurs politiques antipopulaires. Cette intensification s’accompagned’une intensification de la répression, de la suppression des droits démocratiques et syndicaux et du terrorismecontre les peuples.
Pour les syndicats qui luttent et se battent pour l’avenir du mouvementouvrier, pour la vie même de la classeouvrière, nous devons êtreprêts. Il faut préparer les forces de travail. C’estpourquoi nous n’avons pas besoinaujourd’hui de syndicats de paix de classe, de dialogues sociaux, d’apologistes du génocide et de partisans de l’impérialisme.
La classeouvrièreacquiert de l’expérience par son action, par sesluttes, par sesdéfaitesmême, nous préparons les victoires à venir.
Il est de notre devoir aujourd’hui de ne pas perdre de temps. Renforcer la contre-attaqueidéologico-politique avec la théorie de la classeouvrière sur le caractère de classe de la société d’exploitation. Contribuer à ce que la colère et l’indignation des peuplesacquièrent des caractéristiquesradicales et ne soient pas piégées dans les faux dilemmes des forces politiques bourgeoises, entre un impérialisteou un autre.
Soutenir, exprimernotresolidarité dans chaqueétincelle de lutte, soutenirchaquesyndicatenlutte. Malgré nosdifférences, nous sommes unis par l’adversairecommun, la lutte commune.
Dans cesens, il estnécessaire de renforcer la coordination internationale, les initiatives communes des syndicats qui s’accordent sur la nécessitéd’unecontre-attaqueouvrière.
Les initiatives prises, comme le Port Workers against Israel’s death loads, commel’appel conjoint des syndicats à la solidarité avec la Palestine vont, selon nous, dans le bon sensmaisdoiventêtreintensifiées.
Le 20 novembre, nous feronsunegrèvegénéraleenGrèce pour envoyer un message de lutte.
Le 29 novembre, nous appelons à des mobilisations de solidarité avec les peuples de Palestine et du Liban pour exiger la fin du crime.
Nous soutenons les préparatifs de la Conférence syndicale européenne de la FSM des 29 et 30 janvier à Paris et tous les efforts visant à reconstruire le mouvementouvrieren Europe et à l’échelleinternationale.
Aujourd’hui, ici à Athènes, vousavez vu unepartie de l’action et des luttes des travailleurs de Grèce. À Paris, Marseille, Lille, etc., nous avons vu la force des travailleurs de France. À Hambourg, à Rome, à Londres, à Istanbul, dans toutes les villes du monde, la classeouvrière vit, respire et lutte.
Par nos luttes, nous avonsprouvé encore et encore que sans nous, sans notre travail, rien ne bouge. Nous produisons la richesse, nous avons le pouvoir. Aujourd’hui, dans de meilleures positions, nous pouvonsmettreenavant la nécessité de notre époque pour un monde sans guerres, sans pauvreté et sans chômage, pour un monde sans exploitation.